Hormonologie pour les hommes : l’andropause et ses solutions.

Publié le 22 décembre 2025 .

Médecine morphologique

La “crise de la cinquantaine” est bien souvent le moment de constater que les hommes comme les femmes, à peu près aux mêmes âges peuvent présenter des signes de déficience en hormones sexuelles. Ces déficiences hormonales se soldent par de la fatigue, des modifications d’humeur, ou d’émotivité qui seront de part et d’autre mal interprétées au sein du couple. Autant en prendre conscience et ne pas tarder à prendre l’avis d’un professionnel car nous le constatons tous: nous n’écoutons pas l’avis du conjoint.

Hormonologie homme à Mouans-Sartoux | Dr Masse

Qu’est‑ce que l’andropause ?

Pudiquement, on emploie le terme de déficience progressive en testostérone plutôt que celui d’andropause. Et pourtant…

Pour les femmes, on parle de ménopause lors de l’interruption des menstruations depuis au moins 6 mois. Fin d’une période de l’existence, entrée dans une autre….

En fait, bien longtemps avant l’aménorrhée, de multiples symptômes traduisent déjà les défaillances ovariennes : baisse des toutes les envies, morosité, élargissement de la taille, relâchement cutané, cheveux fins sans volume….. La modification de la silhouette lors de la ménopause est, pour bonne part, une compensation réflexe de la baisse des oestrogènes par une conversion accrue de la DHEA et de la testostérone en estrone.

Chez l’homme, cette transition n’est pas caractérisée comme chez la femme par un arrêt de quoique ce soit. Pourtant, fatigabilité, hyperémotivité, irritabilité, accumulation de graisse et fonte musculaire, le poil terne et l’oreille tombante sont les expressions de carence débutante : c’est ce qu’on appelle l’andropause.

Hélas, pas de compensation physiologique possible comme chez la femme… Il existe une particularité biologique induisant une sous estimation de la situation : le dosage de la testostérone totale ainsi que le dosage de la LH, sont jugés indispensables pour le diagnostic d’andropause bien qu’ils ne fluctuent que très tardivement.

Et pourtant les symptômes sont flagrants eux aussi.  Tout simplement parce que l’estimation biologique de l’efficacité de la testostérone ne s’estime que par le dosage de la testostérone biodisponible qui, elle, traduit vraiment la défaillance.

Néanmoins et comme souvent en médecine, les signes cliniques prévalent sur la biologie.

Concrètement, l’entrée en andropause ou ménopause ne se font pas brutalement à moins d’une cause chirurgicale ou traumatique.

Outre l’âge, un facteur est couramment rencontré : à force de faire la chasse aux calories sans réfléchir, la consommation des bonnes matières grasses devient insuffisante ou déséquilibrée. Hors, les hormones STERoïdiennes proviennent du choleSTERol. Il convient donc d’avoir non seulement des apports suffisants mais encore très diversifiés de lipides pour avoir une production correcte de cortisol, aldostérone, oestrogène, progestérone, testostérone, DHEA , Prégnénolone….. Comme chez les femmes, le début de l’andropause est variable d’un homme à l’autre, parfois en se rapprochant de l’hérédité paternelle. Une accélération peut être déclenchée par une période de stress aigu ou chronique, morale, physique, ou une maladie.

Andropause : quels sont les signes ?

Chaque signe considéré isolément est banal et peut s’expliquer de multiples façons.

Le diagnostic d’andropause se basera donc sur un ensemble de signes s’ajoutant les uns aux autres et s’accentuant avec le temps, parfois progressivement, parfois par accoups.

La fatigue physique ou morale, la morosité, les troubles du sommeil, l’émotivité excessive (une petite larme à l’oeil en regardant les Feux de l’Amour est un signe de gravité), le manque de créativité, l’hésitation, agace l’Homme andropausé et déclenche chez lui, en réaction, une irritabilité, irascibilité, une psychorigidité injustifiée.

Cliniquement, le visage est terne, se ride, devient plus pâle, les cheveux s’affinent et tombent, le visage et le cou se creusent ou glissent vers le bas en accumulant la graisse. La masse musculaire s’étiole et la peau devient fragile, cicatrisant mal.

Le dos se courbe et l’abdomen se relâche.

Sur le plan métabolique, en partie par perte de l’anabolisme viscéral et musculaire, le corps ne parvient plus à assimiler correctement la nourriture au niveau digestif.

Au niveau cellulaire, la nourriture se stocke à défaut d’être utilisée efficacement : asthénie et bourrelets en sont le résultat.

La vie sexuelle étant fortement influencée par le contexte mental, même si mécaniquement l’érection persiste, le manque d’assurance et le doute seront sources de panne et de frustration. Le Cialis ou Viagra seront une aide mais la compensation des niveaux hormonaux sera elle-aussi déterminante.

Ce qui suit est vrai dans les deux sexes : la pratique régulière d’activités sportives estompe, parfois efface, une majeure partie des signes décrits ci-dessus. Chaque muscle en action produit sa propre hormone de croissance (IgF1) et influence bénéfiquement tant le mental que le corps.

Comment diagnostiquer un déficit androgénique ?

Les bilans biologiques complets parfois exigés par les patients sont le reflet de leur ignorance. La biologie apporte la confirmation ou l’infirmation des réponses aux questions que le médecin se pose en corollaire des données apportées par l’interrogatoire et l’examen clinique.  Quand les patients insistent pour se rassurer, sans justification clinique préalable, ils peuvent de leur propre chef disposer du bilan complet exigé, sans aucune prise en charge par la solidarité sociale. S’il leur faut cela pour se décider à s’instruire, pourquoi pas?

La consultation chez l’andrologue, urologue, parfois le sexologue, permettent de colliger l’ensemble des signes cliniques. Le toucher rectal, l’échographie, voire l’IRM prostatique, sont indispensables en dépistage, même en l’absence de dysurie. L’angiologue apporte un avis important sur l’état artériel face aux anomalies de l’érection.

La découverte de plaques d’athérome sur les artères à destinée sexuelles doit impérativement être complété d’un bilan explorant les artères à destinée céphalique.

Présenter des troubles de l’érection est moins grave que d’être confronté à un accident vasculaire cérébral sur plaque carotidienne..

Trouble androgénique : quelles solutions et prises en charge ?

Une bonne répartition de la nourriture sur l’ensemble de la journée, une grande diversité des mets choisis, sont les bases d’un fonctionnement harmonieux du corps et de l’esprit.

Sans une bonne nutrition, les hormones perdent leur efficacité.

Limiter la consommation de tabac, de caféine et d’alcool préserve les effets bénéfiques de la testostérone, qu’elle soit produite par l’organisme ou apportée en supplémentation.

Les alcoolo-tabagiques sédentaires nourris aux plats industriels n’ont aucune chance d’évolution même sous suppléance hormonale.

La correction des anomalies du sommeil sont elles-aussi indispensables (apnée du sommeil, mélatonine).

Enfin, en l’absence de contre indication, le recours à des doses progressivement adaptées de testostérone en gel, en crème liposomale voire en injectable apporte un réel confort d’existence. Les envies en tout genre reprennent leur droit et occasionnent une reprise des activités sportives. De même, l’esprit retrouve une sérénité perdue autant qu’une tolérance efficace aux stress.

Une surveillance biologique sommaire sera nécessaire (NF, ferritine, PSA). Le nombre d’hématies s’accentue sous traitement et pourrait se compliquer d’embolie. Les saignées peuvent s’avérer utiles. Les testostérones injectables employées en quantité excessive par les culturistes nécessitent en plus une surveillance hépatique. La prostate doit être contrôlée, en particulier chez les consommateurs d’alcool, tabac, caféine. Évidemment, la dégustation de petites quantités préserve le plaisir sans la frustration d’un arrêt total.

L’aromatisation de la testostérone peut se solder par un adénome.

En ce qui concerne les cancers de la prostate, quand ils se développent, l’arrêt du traitement est impératif.

Par contre les avis divergent en ce qui concerne la testostérone : en favorisant une meilleure fermeté de la membrane péri prostatique, le risque de dispersion des métastases est moins grand que chez l’homme déficient, et si le patient est régulièrement suivi, le dépistage sera précoce.  Par contre, quand une suppléance en testostérone est entamée, elle ne doit jamais être interrompue brutalement car elle déclenche quasiment à chaque fois des pulsions suicidaires.

En résumé

En résumé, quand la substitution hormonale est possible, en prenant toutes les précautions indispensables à une pratique médicale sérieuse en hormonologie, les hommes ont la possibilité de préserver un climat hormonal bénéfique indéfiniment.

Ainsi, quand leur compagnes restent resplendissantes grâce, entre autres, au traitement hormonal de substitution, les hommes, eux aussi, peuvent maintenir un dynamisme et une vitalité comparable.

Article rédigé par le Dr Masse

Le Docteur Louis Franck Masse place l’écoute des besoins et la concertation avec les patients au cœur de son approche de la médecine morphologique. Découvrez ses différentes actualités.