Comprendre l’hormonologie
Notre organisme est comparable à un orchestre symphonique, comportant de multiples musiciens (hormones diverses et variées), dirigés par un chef d’orchestre (la mélatonine ), secondé par l’hormone de croissance.
Sans chef d’orchestre, chaque musicien joue sa partie sans tenir compte des autres, ce qui aboutit à une cacophonie (chaque hormone perturbant ou annulant le rôle de sa voisine). Naturellement, chaque musicien a ses propres besoins sans lesquels il ne pourra pas assurer ses fonctions (rôle de la nutrition et de son assimilation digestive, ainsi que de l’hygiène de vie ) et présente ses propres talents, dextérité, ou finesse d’interprétation.
Quelle que soit la musique que l’on préfère entendre, le plaisir à cette audition sera d’autant plus complet si l’harmonie règne, sans excès ni carence.
Ceci correspond aux buts de l’hormonologie .
Même si l’hormonologie présente des vertus de médecine préventive , la prise en charge par les assurances maladies des bilans et prescriptions sera partielle. Ceci d’autant plus, qu’elle fera parfois appel à des préparations magistrales compensant l’absence de disponibilité de certains médicaments et à des compléments alimentaires.
L’endocrinologie veille à ce que, même s’il y a des excès ou des carences (musiciens mégalomaniaques ou névrosés), l’organisme puisse survivre.
Dans ce cadre de médecine conventionnelle, la majorité des prescriptions et bilans sont pris en charge par l’Assurance Maladie.
Les deux disciplines sont indissociables et nécessitent des connaissances complémentaires.
En résumé, les hormones jouent un rôle déterminant dans notre qualité de vie, nos défenses naturelles, et influencent considérablement notre psychisme.
Par exemple, on nous parle de la crise de la cinquantaine.
A bien observer l’événement, il coïncide avec une baisse tant en quantité qu’en qualité, des hormones sexuelles chez les deux belligérants….
Avant de se détruire dans les affres d’une séparation, autant procéder à une enquête de ré-équilibration hormonale.
Les hormones clés impliquées dans le bien-être
A vrai dire, toutes les hormones contribuent au bien être mais les effets de celles dont nous sommes tous témoins pour nous-même et notre entourage sont les hormones sexuelles.
La crise de l’adolescence, les syndrômes prémenstruels, la péri-ménopause, le syndrome de déficience en testostérone, la crise de la cinquantaine, et le grand Âge sont tous, à des degrés divers, les témoins ou la manifestation de déséquilibres en hormones sexuelles, bien souvent intriqués avec d’autres hormones comme celle de la thyroïde , des glandes surrénales, de l’hypophyse et autres.
La particularité des hormones féminines est qu’elles ont une production cyclique jusqu’à la ménopause .
L’expression clinique des niveaux hormonaux masculin comme féminin est tributaire de bons nombres d’événements aléatoires : non seulement les deux sexes disposent des mêmes hormones, heureusement dans des proportions différentes, mais de surcroît, les éléments comme la caféine, l’alcool, le tabac et même la flore intestinale peuvent en altérer rapidement l’équilibre et les manifestations psychologiques.
Moralité : les fluctuations significatives de personnalité du Dr Jekyll et Mister Hyde, à un moindre degré, peuvent simplement être le reflet des “hormones” et ne traduisent pas un trait de caractère durable.
Soyons tolérants et observateurs : ça va passer. Et si ça ne passe pas, l’Hormonologie est là.
Signes d’un déséquilibre hormonal
Afin d’attribuer au mieux un déséquilibre hormonal à une hormone plus qu’à une autre, mieux vaut avoir une vision d’ensemble, quitte à être caricatural.
Les Oestrogènes
Hormone de l’eau, de la féminité et des envies de bouger, de la séduction, et de la créativité artistique. Sans elle, le corps et l’esprit s’assèchent. La peau se ride, se flétrit, les ligaments s’enflamment et la tendinite s’éveille. Le cheveux est terne, sec et perd de son volume. Les muqueuses se fragilisent tant au niveau buccal, qu’oculaire, digestif que gynécologique. La fatigue est continuelle et l’énergie vitale psychique diminue ainsi que le désir sexuel. De même le caractère change, souvent dépressif voire amer.
Face à ces signes, le corps s’organise pour créer une production estrogénique de dépannage = la silhouette s’épaissit afin que les graisses produisent une hormone de survie (estrone) au détriment de l’anabolisme et de la masse musculaire.
Quand le traitement de supplémentation est contre-indiqué , la pratique sportive progressivement instaurée, sous couvert d’une alimentation très diversifiée, est la meilleure solution.
Quand la supplémentation est possible , elle doit être très graduellement mise en place et maintenue indéfiniment, accompagnée régulièrement d’une surveillance par imagerie radio et échographique et des avis du gynécologue.
La progestérone
Cette hormone est l’opposée utile des œstrogènes au jour le jour : elle limite la rétention d’eau, décongestionne la poitrine et l’utérus, délasse les muscles et l’esprit au moment de la nuit.
La testostérone
Produite tant chez les hommes que chez les femmes, en quantité adaptée à chaque sexe, apporte la sérénité , la patience , l’endurance au stress, l’organisation dans la gestion des activités et l’anabolisme du corps entier. Elle intervient dans la vie sexuelle par la congestion des organes génitaux chez les deux sexes . Elle accélère la pousse des cheveux et des poils, en épuisant de fait le capital capillaire. Ce qui aboutit à une “migration” du haut vers le bas : moins de cheveux sur le crâne, plus de poils sur les épaules et le dos. Son rôle anabolisant permet aux muscles, et y compris myocarde, aux os, aux viscères et aux lignées sanguines leur régénérescence.
La surveillance biologique par la numération des hématies est indispensable. Et la dose administrée veillera à ne pas viriliser les femmes. L’insuffisance en testostérone se manifeste chez l’homme au niveau psychique à la fois par une tendance à la psychorigidité et une humeur dépressive, parfois à une sensiblerie excessive. Le muscle régresse, la peau s’affine et le teint pâlit. La sexualité est en berne.
La DHEA
Hormone mixte. À la fois anabolisante comme la testostérone, et stimulante comme l’œstrogène. Elle est toujours utile en prélude à l’activité sportive à partir de l’âge de 35 ans. Elle influence favorablement la vie sexuelle. Mais présente la particularité de s’exprimer variablement et parfois aléatoirement chez une même personne pour une même posologie.
Le cortisol
N’appartient pas directement aux hormones sexuelles bien qu’il soit d’origine stéroïdienne. Hormone du combat physique, verbal et métabolique, le cortisol aide l’organisme à se défendre au quotidien. En excès, il bloque l’effet anabolisant de la testostérone, induit une élévation de la glycémie et de la tension artérielle et bloque l’accès à nos réserves graisseuses (“le stress me gonfle”) .
En insuffisance occasionnelle, il sidère les réactions de survie, amène une confusion de l’esprit.
L’Hormone de croissance
Produite de 0 à 3 ans par l’hypophyse , elle est considérée comme l’hormone du chef d’entreprise, ayant le mot ou le geste utile au moment voulu. Elle intervient dans l’élasticité de la peau, l’anabolisme du corps entier, sans effet délétère à dose physiologique (en excès, cela devient l’acromégalie avec des déformations définitives).
Passé 35 ans, cette hormone hypophysaire disparaît . Le relais est pris par l’IgF1 qui sera produite par chaque muscle du corps en contraction.
De là tout l’intérêt de la pratique sportive pour préserver notre autonomie et notre plastique.
Comme vous le constatez, nous sommes une sorte de jeu du Mikado, où la moindre influence externe et interne déclenche des réactions en chaîne qu’il faut apprendre à anticiper ou corriger.
Comment se déroule un bilan en hormonologie ?
Contrairement à la notion de “ bilan complet ” exigé par les patients, mieux vaut initialement un long entretien et un réel examen clinique, éventuellement complété par une enquête ciblée.
Supposons que nous procédions à une prise de sang totale et coûteuse en négligeant un défaut de mastication sur anomalie de l’articulé dentaire, nous avons dépensé inutilement le budget utile aux soins dentaires.
Ce premier rendez-vous d’une durée habituelle d’une heure , visera donc à établir un faisceau d’hypothèses diagnostiques, à proposer les modifications de base de l’hygiène de vie (s’amuser de tout, en variant chaque jour) et à poser des questions biologiques précises.
La mise au point du diagnostic, l’observation progressive des symptômes, de la réactivité aux mesures, et l’adaptation graduelle des prescriptions seront l’objet des consultations de suivi. Au début mensuelle puis trimestrielles puis tous les 6 ou 12 mois, ces consultations sont incontournables.
Quelles solutions pour rééquilibrer ses hormones ?
Les hormones, qu’elles soient naturelles ou apportées médicalement, sont intimement liées à la grande diversité de notre nourriture, à la parfaite assimilation digestive et aux multiples stimulations sensorielles et physiques.
Je m’entend répondre en consultation:” ce n’est pas à mon âge que je vais changer mes habitudes”.
Et pourtant, ce sont bien vos habitudes qui ont engendrées votre état actuel.
Afin de motiver simplement les patients dans leur évolution (je n’ai pas dit révolution), je leur propose un slogan qui se confirme sans cesse: “ La morosité rend moche. Le plaisir embellit” .
C’est par cette complicité entre le médecin et son patient, que la vie quotidienne progressivement s’adoucit, chacun apportant sa petite touche de fantaisie.
