Comment agissent les fils tenseurs ?
Les fils tenseurs agissent par deux mécanismes distincts.
Ces fils sont dotés de centaines de crans accrochant les tissus dans lesquels les fils sont implantés pour permettre, en les tractant, de repositionner les volumes du visage et du cou. La matière constituant ces fils déclenchent une production accrue de collagène sur toute leur trajectoire. Ce collagène comporte une part de fibre de collagène de type 1, plus élastique que le collagène de type 3 habituellement produit par les fibroblastes vieillissants.
Ainsi, au résultat initial de la remise en tension par traction mécanique s’ajoutent secondairement les effets de cette production nouvelle de collagène. A ce titre, un effet est assez souvent remarqué : la peau se rétracte sous ce double mécanisme mais le fil, lui, ne peut se rétracter.
Aussi, quelques semaines ou mois plus tard, le fil pointe à travers la peau jusqu’à en dépasser. Il suffit alors au praticien ayant posé ces fils, de soigneusement désinfecter puis de tirer sur le segment de fil apparu pour le couper afin qu’il se rétracte sous la peau, ne laissant ni trace ni infection.
Il convient d’avertir le patient de cette éventualité afin, surtout, qu’il ne tente pas ce geste seul et n’aboutisse à une infection sur toute la trajectoire du fils.
Quelles zones sont traitées par les fils tenseurs ?
Cette technique ne convient pas aux peaux trop fines sous peine de voir le fil à travers.
Dans ce cas, il est logique de restaurer cette excessive finesse par une action anti-âge et par le recours aux techniques d’induction de collagène ( acide polylactique, peelings répétés et/ou profonds).
Une phrase est à respecter dans le projet de repositionnement des volumes du visage et du cou : “ les fondations d’une maison sont à la cave ; celles du visage sont au grenier ”.
En remontant avec vos mains l’excédent de peau au niveau des apophyses zygomatiques de votre patient vers le haut de la tête, vous simulerez le résultat final tant au niveau de l’angle de la mâchoire que du cou. Selon les cas, vous réaliserez une première pose de fils en région temporale (du bas vers le haut) pour compenser la distension du scalp, puis immédiatement ou quelques semaines plus tard, vous poserez des fils du haut vers le bas afin de compléter l’action sur les bajoues et la ligne de la mâchoire inférieure.
Le cou est toujours une zone délicate mais en positionnant les fils parallèlement à la branche horizontale du maxillaire, il est possible de redrapper la peau du cou.
Les fils sont parfois tentés au niveau du décolleté, des bras, du ventre ou de la face interne des cuisses. A moins d’en mettre beaucoup, donc pour un coût d’intervention élevé, je suis très sceptique sur l’efficacité à moyen terme des fils crantés sur ces zones.
Quels résultats peut-on espérer ?
Immédiatement après la pose, le visage est engourdi par l’anesthésiant et un peu oedématié par la réalisation du geste. Pendant 15 jours, le port de bandeaux serre-tête ordinaires superposés (2 à 3 selon les gestes à réaliser durant la vie quotidienne) est indispensable afin de limiter les conséquences des vibrations, ne serait-ce qu’en cas de marche. Ces bandeaux ne sont pas indispensables quand on est assis derrière un bureau. Ils se positionnent comme les portaient nos célèbres actrices des années 60/70.
Pourquoi pas façon Rambo mais c’est plus discutable….
La première fois qu’une zone est traitée, les résultats se voient rapidement et s’améliorent durant les six mois suivants, selon la capacité du corps à créer son propre nouveau collagène.
Entre 12 à 18 mois plus tard, toujours selon le terrain personnel du patient, il sera nécessaire de procéder à une seconde pose, dont les résultats seront encore meilleurs. Globalement, une pose tous les deux ans est à envisager.
La technique des fils résorbables est parfaitement compatible avec les injections d’acide hyaluronique, d’acide polylactique, l’effet plasma (type Plaxspot ) et les peelings.
Fils permanents ou résorbables : le conseil du Dr Masse
Je ne pratique pas la pose de fils crantés définitifs, partant du principe que rien dans un corps humain n’est immortel. Aussi, je ne peux me prononcer que sur ce que je pratique personnellement.
Naturellement, cette solution définitive est tentante car les résultats sont parfois plus spectaculaires mais reste à savoir si leur ablation est réalisable en cas d’incident grave comme une infection ou un oedème localisé persistant.