Pourquoi associer botox et acide hyaluronique ?
L’association des injection de toxine botulique et d’acide hyaluronique, sans être une obligation, se conçoit pour les visages excessivement expressifs : les contractions répétés des muscles de l’expression mobilisent l’acide hyaluronique récemment injectée et raccourcissent la longévité de la correction.
Dans ce cas particulier, il convient de réaliser la séance de Botox , lui laisser une dizaine de jours pour être pleinement efficace puis injecter l’acide hyaluronique.
Quand les zones concernées par les deux types de soin sont très proches ou interdépendantes, il est possible de prudemment commencer par l’injection d’acide hyaluronique puisqu’elle nécessite une mise en place par massage de la zone traitée pour une meilleure uniformisation du travail accompli, puis de procéder à l’injection de toxine botulique, en retenant bien que la toxine botulique interdit au contraire toute forme de manipulation immédiatement après l’injection : pas d’exposition au soleil, à la chaleur, pas de vibration lors des sports et pas de geste pouvant favoriser un déplacement de la toxine pendant 48 h 00.
Ainsi, lors d’une même séance, sur une même zone anatomique, l a réalisation d’injection d’acide hyaluronique précède toujours la toxine botulique . Néanmoins, quand les zones concernées par les deux techniques sont anatomiquement indépendantes, elles peuvent être employées simultanément sans encombre. Par exemple, la mise en beauté des lèvres par l’acide hyaluronique peut parfaitement coexister avec l’usage de botox pour le tiers supérieur du visage.
Quels résultats attendre de cette combinaison ?
A mon sens, la toxine botulique permet à la patiente de prendre conscience d’expressions répétées parfois inutiles du visage aboutissant aux rides d’expression.
Par exemple, froncer les sourcils en se concentrant sur un travail informatique, manifeste une expression adressée à un humain, pas à un ordinateur qui, d’ailleurs, s’en moque éperdument. Soyons pragmatiques ! Pas de fatigue inutile !
Avec la répétition des séances de toxine, les muscles perdent leur puissance et l’effet se prolonge parfois même à une séance par an.
Le travers de cette technique est tardif mais affligeant : chaque muscle, en se contractant, produit son propre IgF-1 et le Mechano Growth Factor (analogues de l’hormone de croissance), qui améliore la trophicité des muscles et des tissus avoisinants et donc du derme. En bloquant répétitivement ces contractions, l’atrophie dermique s’installe et la peau se distend.
A terme, chez les obsessionnelles du front lisse, outre l’inexpressivité et la perte du charme, le grain de peau s’altère évoluant vers un teint grisâtre et rugueux.
Quelle dose pour quelle durée ?
La toxine botulique manifeste ses premiers effets dans les 48h. Ceux-ci seront stables à partir d’une dizaine de jours . La durée d’une première séance persiste 4 mois puis gagne en durée à 6 mois et plus.
Chez les patientes qui ont bien intégré que le but est de limiter l’expressivité sans la sidérer, il y a une prise de conscience de l’origine de leur rides liées à l’excès d’expression et, en les limitant volontairement, la longévité de correction sera progressivement croissante jusqu’à une séance par an. A l’inverse, si rien n’est modifié dans leurs habitudes, la longévité dépasse difficilement 6 mois.
En ce qui concerne l’acide hyaluronique, les résultats sont rapides , visibles et stables dans la semaine. La longévité de correction par l’acide hyaluronique sera améliorée par la conjugaison avec la toxine botulique.
Toutefois d’autres paramètres influencent la durée d’efficacité de l’acide hyaluronique: sauter les repas durant la journée, pratique sportive intensive, tabac, alcool, insomnie, déséquilibres hormonaux sont autant d’éléments néfastes. Ou tout simplement, chez une personne qui présente pourtant une hygiène de vie parfaite, l’acide hyaluronique peut ne pas tenir, inexplicablement.
Heureusement, d’autres alternatives existent : peelings, inducteurs collagéniques, fils tenseurs, lasers, chirurgie….
A ce titre, chez une personne n’ayant jamais eu préalablement recours à l’acide hyaluronique, il est initialement logique de se limiter en quantité injectée : si la première seringue donne satisfaction, un traitement complet peut être évidemment entrepris. Par contre, si tout disparaît en moins d’un mois, mieux vaut agir autrement pour ne pas dépenser inutilement le budget esthétique de la patiente.
Existe-t-il des contre-indications ou des effets secondaires ?
Acide hyaluronique
Les injections d’acide hyaluronique sont contrindiquées en cas de maladie auto-immunes, en particulier en poussée évolutive, de maternité et d’allaitement, d’antécédents de cicatrices chéloïdes ou hypertrophiques, Hépatite C, sarcoïdose, maladies granulomateuses et les injections antérieures de produits non résorbables dans la même zone.
Momentanément, elles sont logiquement contrindiquées pendant les poussées d’herpès et les infections généralisées, en cas de diabète non contrôlé, de traitement immunosuppresseurs, en cas de prises récentes d’anti-inflammatoires
Enfin, des précautions sont à prendre chez les patients nécessitant un traitement anticoagulant de par le risque d’hématomes. Ou en cas d’instabilité psychiatrique….
Toxine botulique
Les contre-indications au botox incluent : infection ou inflammation au site d’injection, maladies neuromusculaires (myasthénie grave), grossesse et allaitement, prise de certains médicaments interfèrant avec la transmission neuro-musculaire (agents curarisants, anticholinestérasiques, Alzheimer, expositions à certains pesticides, antibiotiques aminosides)
Les “canons de la beauté” subissent actuellement une orientation vers la monotonie qui uniformise les visages: front lisse, sourcils anguleux tatoués noir de jais, bourrelet labial protubérant….. D’ailleurs, un jeune coureur de jupons m’a dit qu’actuellement il nomme ses conquêtes “ma chérie” pour être sûr de ne pas se tromper tant elles semblent clonées.
Espérons que ce clonage s’estompe au profit d’une nouvelle recherche de l’élégance.
En esthétique, les techniques disponibles sont nombreuses, ont chacune leur efficacité et le rôle du praticien est de guider au mieux les patients dans leur désir, en tenant compte de leur disponibilité et en réalisant avec eux un projet chronologique adapté.